Type d'événement, date(s) et adresse(s)Journée(s) d'étude
Du à 10h au à 17h15.
Campus Condorcet
Humathèque (salle 3.06)
10 cours des Humanités
Aubervilliers

Sciences soviétiques : nouvelles perspectives, nouveaux chantiers

Sciences soviétiques : nouvelles perspectives, nouveaux chantiers

Présentation Parfois vue comme l’incarnation d’une forme radicale de scientisme, l’Union soviétique a constitué un riche terrain pour penser le destin des sciences dans leurs rapports au politique. Quels éclairages cette expérience du « socialisme réel » apporte-t-elle à l’histoire générale des sciences ? Comment permet-elle de penser la « modernité » du XXe siècle ? Cette journée d’étude propose de revenir sur l’actualité des recherches sur les sciences soviétiques autour de trois questions transversales : l’autonomie savante en régime autoritaire, la production des savoirs aux marges et les coopérations scientifiques en temps de guerre (froide). Regroupant des chercheur.es ayant contribué, ces dernières années, à renouveler ce champ de recherche, elle s’appuie sur deux dossiers de revue parus dernièrement sur ce sujet.

 

Programme

10h00-10h20 - Ouverture de la journée Marc Élie (CERCEC, Cahiers du monde russe) et Wolf Feuerhahn (Centre Alexandre Koyré, Revue d’histoire des sciences humaines)

10h20-10h30 - Introduction - Étudier les sciences sous le « socialisme tardif » Grégory Dufaud, Isabelle Gouarné, Olessia Kirtchik et Ksenia Tatarchenko

10h30-12h00 - Table ronde 1 - Négocier l’autonomie scientifique

Problème classique de l’histoire des sciences, l’autonomie savante a fait l’objet, dans le cas soviétique, d’interprétations variées, articulées à des réflexions plus générales sur les rapports entre savoir et pouvoir. Comment les trajectoires des sciences soviétiques furent-elles façonnées par les relations qu’elles ont nouées avec le pouvoir d’État ? Comment les scientifiques parvinrent-ils à s’aménager des marges de manœuvre pour défendre des formes d’autonomie intellectuelle ? En quoi ces stratégies d’autonomisation furent-elles variables selon les disciplines et les domaines ?

Avec les interventions de Alexander Bikbov (CERCEC) ; Laurent Coumel (INALCO, CREE) ; Kristina Kovalskaya (GSRL & CETOBaC) ; Jean-Philippe Martinez (Institute for Theoretical Particle Physics and Cosmology, RWTH Aachen University) Discussion animée par Grégory Dufaud (Sciences Po Lyon, LARHRA & CERCEC)

Pause déjeuner

13h30-15h00 - Table ronde 2 - Produire les savoirs aux marges

Angle-mort de l’histoire des sciences soviétiques, les rapports entre « centre » et « périphéries » suscitent aujourd’hui de nouvelles interrogations. Comment les relations de domination des institutions académiques centrales sur les périphéries ont-elles fonctionné ? En quoi ces espaces aux confins de l’empire soviétique ont-ils pu constituer des lieux refuge ou d’innovation, en raison des ressources spécifiques que la position « marginale » offraient ? Comment, enfin, écrire une histoire des sciences soviétiques sans oblitérer la dimension « impériale » (ou « coloniale »), ni sans la faire éclater en différentes histoires nationales ?

Avec les interventions de Lucia Direnberger (CNRS, LEGS), Marc Elie (CNRS, CERCEC) ; Tamara Svanidzé (CREE, INALCO) ; Ksenia Tatarchenko (School of Social Sciences, Singapore Management University)

Discussion animée par Olessia Kirtchik (CIS, CNRS)

Pause café

15h15-16h45 - Table ronde 3 - Coopérer en temps de guerre (froide)

Tantôt dénoncées comme un soutien au pouvoir « totalitaire », tantôt soutenues comme un ressort de la « coexistence pacifique », les collaborations savantes avec l’Union soviétique sont restées un enjeu de vif débat en Occident. Elles ne furent pour autant jamais interrompues, même dans les moments de tension géopolitiques. Comment cette ouverture internationale des sciences soviétiques a-t-elle été négociée ? Quels dialogues a-t-elle rendu possibles ? Revenir sur ces questions sera l’occasion de réfléchir au sens que peut revêtir aujourd’hui « l’internationalisme savant » en temps de guerre.

Avec les interventions de Thibaud Boncourt (Université Lyon 3, Triangle) ; Sophie Coeuré (Université Paris Cité, ICT) ; Lenny Smirnova (Université Aix-Marseille, ECHANGES, ICT) ; PierreLouis Six (ENS)

Discussion animée par Isabelle Gouarné (CNRS, CURAPP-ESS)

16h45-17h15 - Discussion et conclusion finale Olivier Orain (CNRS, Géographie-Cités) et Carole Sigman (CNRS, CERCEC)

 

Avec le soutien du CERCEC et du CAK

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